Préambule

Dans certaines familles, la dynamique Zéro Déchet (ZD) s’instaure dans de petits gestes quotidiens. La sensibilisation à l’utilisation de boîtes à tartine et de gourdes est très présente. L’information régulière des NIOUZZ sur l’état préoccupant de notre terre préoccupe les jeunes.

La vie de classe occupe une place importante dans la vie des enfants et des enseignants. C’est dans notre environnement proche qu’on peut agir pour notre planète. Alors, pourquoi pas, une classe ZD ! Le projet était donc lancé.

Enfin, la pédagogie du projet, c’est développer ou partager des compétences. Chaque action menée se traduit en une foule de compétences à structurer par la suite ou à accrocher à des activités plus académiques. De la découverte d’une œuvre d’art, en passant par la prise de mesures et le fractionnement (mesures et grandeurs), la rédaction d’articles (savoir écrire), la compréhension du fonctionnement d’un compost (biologie), la compréhension du phénomène de saponification (chimie), l’utilisation du traitement de textes (documents partagés), les actions citoyennes, les entretiens et présentations diverses (savoir parler)… Bon nombre de compétences liées au programme ont été travaillées.

Une philosophie de l’enseignement, un projet en plusieurs étapes

La pédagogie du projet est remplie de surprises. C’est en cela qu’elle est passionnante. Un projet ne se fait pas seul, c’est une coopération entre élèves, enseignants et « experts » (partage des compétences de chacun). Un projet conduit à des actions concrètes. Seul, c’est difficile de réaliser un projet. Au fil du projet, j’ai donc contacté plusieurs personnes actives dans le domaine du ZD : une famille ZD, l’éco-comité (école secondaire), des spécialiste en DIY, un informaticien (installation du site Internet), une graphiste (confection d’un logo symbolisant notre action).

J’ai d’abord défini des étapes pour orienter notre travail. En quelques mots, les voici…

  1. Comprendre le ZD – S’imprégner ;
  2. Faire un état des lieux de notre classe ;
  3. Réaliser. Nous travaillons en fonction de notre plan d’actions. Nous avons fait des savons, des éponges, des articles de réflexion ;
  4. Communiquer. Nous avons créé un BLOG !

Etape 1 : Comprendre le ZD et s’imprégner

Nous nous sommes posés des questions. Qu’est-ce que le ZD ? Comment cela fonctionne ? Quand peut-on dire que l’on fait du ZD ?… Nous avons découvert les vidéos d’un activiste américain nommé Rob Greenfield qui a porté sa production de déchet de 30 jours sur lui et les œuvres de Steve McPherson qui utilise les déchets plastiques rejetés par les océans dans sa production artistique. Nous avons fait comme lui avec des objets de notre classe (destinés à se trouver un jour au fond d’une poubelle). Enfin, nous avons lu le livre « Famille 0 déchet » et la réponse de notre « experte » Isabelle. Nous avons aussi beaucoup discuté.

Différents aspects ont été mis en avant :

  • Le ZD n’existe pas ! Nous produirons toujours des déchets mais nous pouvons les limiter. Nous pouvons également être attentif à nos achats (durables et éthiques).
  • Le ZD, c’est pouvoir « dire non » à la surconsommation et réfléchir sur l’utilité de certains achats.
  • Le ZD, c’est prendre soin du matériel mis à sa disposition.
  • Le ZD, c’est trouvé autant que possible une alternative au plastique et au « jetable ».
  • Le ZD, c’est faire soi-même (Do It Yourself)
  • Nous sommes en transition vers le ZD.

Etape 2 : Faire un état des lieux de notre classe

Au cours de cette phase immersive, nous avons compris que nous devrions vider nos poubelles, observer notre environnement et comprendre notre fonctionnement quotidien. C’est parti pour le diagnostique ! Pour cela, nous avons trier nos déchets en catégories. Nous nous sommes aidés de la catégorisation des déchets provenant de brochures d’intercommunales. Pratiquement, d’un classement libre vers un classement « conventionnel » (sur le principe des activités de géométrie).

L’observation de notre environnement proche a mis en avant le fait que nous avions un bac à papier à réutiliser, que nous utilisions déjà des feuilles de brouillons glanées à la photocopieuse. Nous disposons de plusieurs poubelles pour trier mais pas directement en lien avec celles de la cour (compost). Beaucoup d’entre nous utilisent des gourdes et des boîtes à tartines. Mais ça, c’est la maison. Quand nous perdons du matériel, le réflexe achat reste prédominant.

De cet état des lieux et de la discussion en découlant, nous avons décidé ensemble de réduire notre consommation de papier (en exploitant bien l’ensemble d’une feuille), de réfléchir aux alternatives à l’utilisation des petits tableaux blancs et du matériel l’entourant, de privilégier à l’avenir l’usage du crayon, d’élaborer une liste de matériel scolaire et de mieux gérer nos poubelles. Nous pourrons également faire de l’expression artistique 100% récup !

Etape 3 : Réaliser

Nous nous sommes mis en action. Evidemment, nous n’avons pas oublié de filmer et de prendre des photographies. Certains ont mis par écrit leur réflexion. Nous avons acquis des crayons pour tableau blanc et les avons essayer. Nous avons conçu des éponges tawashi et réalisé des savons. Nous avons réorganisé nos poubelles. Nous avons fait les recherches nécessaires afin d’imaginer la meilleure liste de matériel scolaire. Nous avons réaliser des interviews et fait des rencontres.

Etape 4 : Communiquer

Nous avons décidé de créer un BLOG pour communiquer nos actions. Un projet en soi ! Dès lors, nous avons avec l’aide de Fanny imaginé des logos et fait un choix. Elle a stylisé notre idée.

Nous avons rédigé des articles sur ce que nous avons appris et ce que nous avons fait. Le local informatique a bien été utilisé. Pour les mettre en valeurs, nous avons imaginé des mises en scène et pris des photographies.

Après, tout a été mis en valeur sur notre BLOG.

Pour tout ceci, nous sommes passés par une analyse de l’existant, la construction de listes de critères et la réalisation.

Merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à mettre notre classe en transition.